Vu cet opéra lors de sa transmission sur Arte , à l'occasion du festival d'Aix en Provence ( juin 2000)
Poppea , femme "fatale" , séductrice et pleine
d'ambition , délaisse son prétendant pour Néron, qui la "convoite". Minkowski , magnifique chef , enjoué ,
communicatif , méne son fidèle orchestre des Musiciens du Louvre avec une parfaite maîtrise. On leur doit déjà les mémorables interprétations - mises en scène du génial metteur en scène Laurent Pelly , des opéras :
Rameau: Platée
,
Jacques Offenbach - La Grande Duchesse de Gerolstein / Lott, Piau, Beuron, Le Roux, Les Musiciens du Louvre, Minkowski, Pelly
, et
Jacques Offenbach : La Belle Hélène - Théâtre du Châtelet
) .
Grüber , le metteur en scène , ici , joue la carte de la majesté , de la grandeur antique,
nous présente une mise en scène sobre ,
épurée, réellement Monteverdienne, où ne sont pas exclues légéreté et humour.
Au début , les Déesses ( Fortune , Amour ) se moquent gentillement des humains , jouets de leurs sentiments. A travers le drame , les frasques de la nourrice de Poppée invite au rire.
Noirceur avec la mort de Sénéque, mandée par Néron , despote amoureux. Car , ce couronnement est un opéra de
l'Amour (et de la sensualité !)et Néron, un empereur amoureux transi. Minkowski joue la carte du Romantisme. Il précise qu'il a souhaité attribuer les rôles masculins à des femmes ( la nourrice , elle , est un chanteur) , comme il était courant à l'époque. Anne Sofie Von Otter ( éblouissante mezzo-soprane ) est un digne
et charnel Néron , Mireille Delunsch (autre Grande Diva!) une sublime , sensuelle Poppéa. L'atmosphère de plein air s'accorde avec l' intimité distillée sur la scène , sans les grandes dimensions des grandes salles , mais d'autant touchante, authentique.Pour qui aime le précurseur de l'opéra , et immense musicien que fût Monteverdi. Une merveille servie avec dévotion.